Je dois tout d'abord éclaircir la situation en disant que j'étais totalement contre le fait d'écrire une histoire sur mon passé.
Erinye m'a forcé.
Bien que je sois venu au monde sous l'ombre étant disciple de Sram, mes deux parents sont des Eniripsas. Un enfant si maigre et squelettique que moi ne pouvait venir de deux eniripsas, il était donc évident pour moi que mes supposés parents ne l'étaient pas, mais ils m'élevèrent comme si c'était le cas. Ils m'avaient appris tout ce qu'il fallait pour être un bon Eniripsa : soigner, guérir et prévenir.
Après plusieures années, ils me laissèrent les accompagner comme auxiliaire aux soins. À mon premier jour, mes parents furent appelés pour guérir un jeune Iop : celui-ci s'était blessé en tombant de sa dragodinde. Je me suis déplacé chez lui seul, mes parents ayant dû se rendre chez un grave malade.
Une fois à sa porte, je cognai, aucune réponse. J'ouvris donc la porte. Le Iop se tenait dans un coin, terrifié à la vue de mon crâne blanc. Il implorait que je lui laisse la vie. Je tentai de lui expliquer mais aussi stupide qu'il l'était, le faire changer d'idée aurait été ardu. Je suis donc reparti, le laissant seul dans son agonie.
De retour à la maison, mes deux parents étaient assis à table, mangeant de bons pichons frais. L'arôme de poisson emplissait la pièce, mais je n'avais point faim. La scène avec le Iop, terrifié, me fit comprendre que tout ce que j'avais réussi ne signifiait plus rien. Car un Sram reste un Sram, aux yeux des gens ceux-ci sont méchants, ils ne peuvent être autre chose que des voleurs. Dans ce cas, je m'y ferai, me disais-je.
La nuit même je partis.
En route vers un lieu pour dormir, je vis de nombreux ecaflips pariant, de nombreux xélors s'amusant à déformer le temps et de nombreux srams volant des marchands. C'était maintenant à cela que je devais me conformer : voler et tuer pour vivre.
Cette nuit là je dormis sous un frêne, un frêne parmi tant d'autres dans la forêt au nord d'Astrub. Le matin suivant, je dus me résigner à manger une simple miche de pain. L'après midi, je retournai au frêne de la veille. J'y avais caché un fond de rhum. Une fois arrivé au frêne, j'aperçus une silhouette verdâtre ronflante entrain de dire des phrases sans sens précis.
